En 2007, je décide avec mon conjoint Olivier de quitter la France pour m’installer au Canada avec nos deux filles âgées de 3 ans et 11/5 an. Je laisse derrière moi mon emploi, ma famille proche, mes amie(s), bref toute la vie que je m’étais construite. Je décide donc de faire le grand saut!
Tu veux une vie palpitante? mon conseil : immigre, hihi!! Immigrer dans un autre pays, trouver et se créer de nouveaux repères, s’adapter, comprendre le « québécois » et même trouver un rideau de douche, c’est un vrai parcours du combattant! Voici d’ailleurs une petite anecdote bien cocasse parmi tant d’autres, mais celle-ci correspond bien à la devise du Québec : Je me souviens!!
Nous prenons possession dès notre arrivée le 21 mars 2007 de notre condo situé sur la rue Sutherland en haute ville de Québec sans stationnement. Rapidement, nous apprenons les rouages de l’hiver québécois et évidemment les fameux feux qui clignotent dans les rues pour nous dire de bouger la voiture, encore fallait-il le savoir! Au bout d’un an, exaspérés de déplacer la voiture et encore pire de trouver un stationnement, je recherche ardemment un garage ou une place de stationnement à louer ou acheter proche de chez nous. Quand un beau jour de juin, miracle! je vois une pancarte VENTE DE GARAGE. Wouah, je m’empresse de téléphoner, car un garage à vendre dans le secteur c’est très rare même encore aujourd’hui. Je lui demande donc son prix mais il semble ne pas comprendre ma demande… Résultat des courses, je n’ai jamais fait l’acquisition de ce garage tant désiré!
Je comprends à ce moment précis que je suis en train de vivre ma première et réelle sortie de zone de confort. Avec du recul, c’est vraiment génial de vivre des expériences, avoir des objectifs amènent son lot de défis et d’adaptation. Malgré la peur et la difficulté, car à 2 reprises j’ai pensé tout plaquer et retourner en France, je décide de persévérer. Ce fut un bon choix! Je suis encore à Québec et très heureuse. Sortir de ma zone de confort m’a fait grandir, évoluer.
Avec tout ce tumulte dans ma vie ces dernières années, je ressens un léger besoin de stabilité, j’accepte en novembre 2008 un emploi au Gouvernement du Québec.
Je prends donc le temps de me questionner sur le pourquoi je cours? une nouvelle motivation naît, j’établis de nouveaux buts et je suis scrupuleusement toutes les étapes pour atteindre cet objectif. Quand je visualise mon objectif à long terme, je me vois les cheveux grisonnants, très en forme, escaladant les rocheuses canadiennes et le Machu Picchu avec mon mari, ma famille et mes amis. Je me suis rendue compte que ce sport respecte définitivement mes 4 valeurs principales : Liberté, défis, découverte et famille.
Je me sens libre, libre de mes pensées, libre de mes mouvements, libre de m’entraîner seule ou accompagnée, libre de m’entraîner à l’heure désirée, libre de courir en pleine nature et me ressourcer.
Quand je participe à des compétitions je me donne le défi d’aller toujours plus vite, de me dépasser et c’est excitant!
Courir me permet de participer à des courses partout dans le monde et de découvrir des gens, des cultures et des paysages magnifiques.
Toute ma famille court, c’est un réel moment de plaisir. Ça me rapproche davantage d’eux.
Puis, en juin 2017, on vend notre maison pour revenir s’installer dans la ville de Québec et faciliter les déplacements de tous, entre autres se rapprocher de l’école des filles qui sont au programme sport-études et du Ministère pour lequel je travaille, ce qui me donne le luxe d’aller au travail en courant tous les matins et tous les soirs. Wouah, je me sens privilégiée!
Mais dix années s’écoulent à travailler dans mon cubicule d’employée du gouvernement et mon seul plaisir journalier est de courir pour aller travailler. Je crois fermement d’ailleurs que le fait de courir chaque jour pour aller travailler à intensifier ma confiance et m’a donner le courage de prendre ma décision, une décision difficile à prendre et nécessaire.
Cette introspection sur mes valeurs, sur moi, sur ce que je veux accomplir dans ma vie, me fait dire que l’emploi occupé ne correspond pas ou plus à mes valeurs. Malgré des collègues extras, une excellente ambiance, un emploi stable, bien rémunéré et des avantages sociaux, je décide tout de même en février 2018 de passer le cap d’employée à blogueuse de défis.
En somme, avoir des objectifs et des défis, qu’ils soient sportifs ou non, c’est primordial : d’une part on apprend à mieux se connaître et d’autre part à sortir de sa zone de confort ce qui permet d’élargir sa vision sur le monde et de changer ses habitudes pour mieux se développer.